Clip d'intro de la Daicon IV (1983)

Au hasard de recommandations Youtube, je tombe une fois de plus sur cette merveille : le clip ayant été diffusé à l'ouverture de la Daicon IV, quatrième édition d'une convention alors intimiste autour de l'animation et autres nerditudes s'étant tenue en 1983, au Japon. Sans contexte, c'est juste un joli clip anime vintage, mais en réalité, il s'agit là d'une production réalisée par de jeunes amateurs fans d'animation (amateurs bourrés de talent qui fonderont plus tard le mythique studio Gainax). Au-delà de l'aspect nostalgique de toutes les références présentes, je n'arrive toujours pas à me remettre de la qualité de cette animation, faite entièrement à la main, par un groupe de fans avec seulement les moyens du bord (les pauvres ont même vendu des copies du clip pour essayer de rentrer dans leurs frais, ce qui en fait la toute première OVA de l'histoire).

La fluidité et la justesse des mouvements de la bunny girl, de la chute du Dyna Robo, de l'escadron d'épées volantes, le dynamisme de la VF-1A qui dégaine son sabre, le détail de l'explosion qui ravage les villes, la minutie dont ils ont fait preuve sur la naissance fulgurante de la végétation dans la dernière partie... Je crois que je ne m'en lasserai jamais.

Un clip de quelques minutes qui met à 10/0 en termes d'animation à des centaines voire des milliers d'anime parmi ceux sortis durant les quarante années suivantes et le tout, sans moyens.

Il s'agit d'un domaine en crise depuis des dizaines d'années, et cela est bien triste. Les techniques se perdent, les talents se font rares et sont gâchés pour cause de budget, de facilité, de modernisme... Mais imaginez seulement une seconde que l'on soit resté sur la courbe alors grimpante de l'âge d'or de l'animation...

La vidéo suivante est issue du LD comprenant les clips d'intro de la Daicon III (1981) et IV. Le premier (III) a été produit par seulement trois personnes, dont Hideaki Anno (Nadia, Evangelion...), le second (IV) dont je parle ici a été produit par le même groupe s'étant étoffé de neuf nouveaux talents entre temps. La résolution est hélas complètement dépassée et du fait de la nature complètement amateure de la chose, le tout à été produit sans aucun droit, licence ni accord que ce soit pour la musique ou pour l'utilisation des personnages, ce qui rend tout travail de vraie remastérisation professionnelle très peu probable. Si la qualité ne permet pas d'admirer le dessin à sa juste valeur, elle reste néanmoins moins suffisante pour profiter de ce travail de titan fait sur l'animation par cette poignée de jeunes passionnés dont certains approchent désormais de la retraite.