Taxi-Girl & Daniel Darc

J'ai envie de vous parler d'un des mes groupes et artistes préférés : Taxi-Girl et son chanteur, Daniel Darc.

Taxi-Girl est né un beau matin de 1976 de la rencontre de Daniel Darc (chant), Mirwais (Guitare) et Laurent Sinclair (synthétiseurs). L'idée est de mélanger l'énergie du Punk, alors naissant, aux prémices de la new-wave synthétique et industrielle de Kraftwerk.
En 1978, le groupe est au complet avec le batteur Pierre Wolfsohn et le bassiste Stéphane Erard.
En 1979, le groupe livre son 1er 45 tours, "Mannequin" qui rencontre le succès auprès du public rock branché.
Les choses s'enchaînent alors avec l'enregistrement d'un maxi 45 tours reprenant le titre cité ci-dessus et 2 autres titres.
Mais c'est en 1980 que la popularité du groupe explose grâce au tube "Chercher le garçon" qui leur permet d'enregistrer un 2ème maxi et de sortir une compilation rassemblant les 2 enregistrements précédents en reprenant de manière opportuniste la pochette du single événement.
Alors que le groupe est en pleine ascencion, Pierre Wolfsohn meurt d'une overdose et Stéphane Erard quitte le groupe.
Devenu un trio, Taxi-Girl livre en 1981 leur unique réel album, d'une noirceur exceptionnelle malgré les mélodies légères : "Seppuku".
Malgré ses qualités indéniables, l'album est un échec commercial et la tournée qui s'ensuit accentue les tensions entre les membres du groupe.
Finalement, Laurent Sinclair quittera le groupe en 1983.
Dès lors, continuant l'aventure Taxi-Girl en duo, Daniel Darc et Mirwais ne sortiront plus que des maxis : "Quelqu'un comme toi" (1983), "P.A.R.I.S" (1984), "Nous sommes jeunes" (1984) et finalement un dernier tube : "Aussi belle qu'une balle" (1986) qui lorgne désormais plus du côté de la pop de Daho que du Punk.
Darc et Mirwais décident de poursuivre leur carrière chacun de leur côté.
Pour Daniel, l'aventure se poursuivra dès 1987 avec la sortie de l'album "Sous influence divine", avec un son radicalement différent de celui de Taxi-Girl, plus accoustique, brut et folk.
L'année suivante, il publie en duo avec Bill Pritchard l'album "Parce-que", album intime et intimiste limité à 3000 exemplaires.
Ces 2 disques sont des échecs commerciaux et Daniel enregistre un dernier single, "La ville" pour sa maison de disques.
Puis, silence radio jusqu'en 1994, année où Daniel livre l'album "Nijinsky", certainement ce qui reste son disque le plus personnel et celui qui colle le mieux à sa personnalité. On prend avec cet album toute la dimension du mal-être qui dévore le chanteur depuis tant d'années et qui devient l'incarnation même du spleen. Une fois de plus, le disque ne trouve pas son public et est un échec commercial cuisant.
Daniel tombe alors dans une période de découragement. Il ne sortira aucun disque entre 1998 et 2004, à l'exception du single "18/12" en collaboration avec le groupe 19 Torsions. Les années passent...De ringardes, les années 80 redeviennent à la mode : Indochine, groupe lui aussi délaissé depuis une bonne dizaine d'années revient en force en 2002 grâce à l'album "Paradize"; Axel Bauer, tombé dans les limbes après "Eteins la lumière" en 1990 cartonne en 2001 avec l'album "Personne n'est parfait" et son duo avec Zazie...Et Mirwais, ancien compère de Daniel livre en 2000 "Naive song", hymne French Touch, à mille lieues du son Taxi-Girl, dont le succès le mènera à la production de l'album "Music" de Madonna ! Daniel, lui, revient d'abord par la petite porte grâce à la sortie début 2003 de la compilation "Le meilleur de Daniel Darc" contenant 4 tubes de Taxi-Girl, les principaux morceaux de ses 2 albums solo et des raretés. Le disque permet de se rappeler l'existence de cet artiste hors-norme et ouvre magistralement la voie pour ce qui reste son chef-d'oeuvre : l'album "Crèvecoeur" en 2004. On retrouve pour ce disque un Daniel Darc défiguré et épuisé par les années d'excès et de galères, loin de la figure pour posters de magazines des années 80. Dans ce disque, Darc confesse ses craintes face à sa santé, déclinante à l'époque, ses actes manqués et pose un regard critique sur son passé et pessimiste sur son présent et son futur.

A SUIVRE

J'étais passé completement à coté de ton post. J'ai découvert Daniel Darc il y a un an environ avec un live de la vie est mortelle et cet artiste ne m'a pas laissé inssenssible. C'est un véritable écorché-vif, il est vrai, sincère, puissant et à fleur de peau. Ses textes transpire une réalité parfois très dure mais omniprésente dans notre société. Par moment je le trouve proche d'un Mano Solo au niveau spleen. Son album Amours supreme est le seul que j'ai réussi à me procurer pour le moment.
En tout cas ton post est vraiment interressant merci à toi de parler de Daniel Darc car bien que ce soit un artiste "underground" je pense qu'il mérite d'etre plus connu.

Taxi-Girl n'est pas un clône d'Indochine pour la bonne et simple raison que c'est plutôt Indochine (que j'adore également) qui est un clône du groupe de Daniel Darc : Taxi-Girl s'est formé en 1978, ses premiers succès ("Mannequin" et "Cherchez le garçon") datent de 1980, alors qu'Indochine s'est formé seulement à partir de la fin de 1981. De plus, le groupe de Nicola Sirkis a certainement été très inspiré par l'esthétique orientale de l'album "Seppuku" de Taxi-Girl, sorti en 1981. Pour moi, la comparaison entre les 2 groupes s'arrête là puisqu'Indochine privilégiait à l'époque une musique plus accessible et moins sombre que Taxi-Girl.
En ce qui concerne les carrières solo des ex-Taxi-Girl, je dois dire que je préfère ce que fait Daniel Darc maintenant; je trouve que la musique du groupe et son propos ont particulièrement vieilli.
Par-contre, je n'aime pas du tout l'orientation prise par Mirwais...

Le parallèle entre ces deux groupes est justement ce qui a ruiné la carrière d'Indochine pendant les années 90. Les inconnus avait parodié Taxi Girl avec le fameux "Isabelle a les yeux bleus" et le grand public a cru qu'il s'agissait d'Indochine...

D'après les sources autorisées (LOL), la cible des Inconnus était surtout le groupe Partenaire Particulier, mais le grand public y a vu Indochine, ce qui fut une des raisons de la ringardisation du groupe dans les années 90, alors qu'ils livraient ce qui restent sans dout leurs meilleurs albums ("Le baiser", "Un jour dans notre vie", "Wax" et "Dancetaria")...
Taxi-Girl était oublié depuis longtemps à cette époque : pour preuve, les rééditions CD des albums du groupe, éditées en 1989 et 1990 se sont tellement peu vendues qu'elles sont aujourd'hui des collectors en puissance (entre 35 et 50 euros l'album en moyenne...). L'accueil plutôt frais de premiers opus de Daniel Darc ("Sous influence divine", "Parce-que" et "Nijinsky") confirment cette hypothèse.
Taxi-Girl ne retrouvera sa superbe qu'à partir du début des années 2000, nostalgie à propos des années 80 aidant et grâce au retour sur le devant de la scène d'...Indochine !
La popularité du groupe de Nicola Sirkis à partir de la parution de "Paradize" a remis au goût du jour de la scène new-wave française dont Taxi-Girl, ce qui a permis la parution de "Le meilleur de Daniel Darc" en 2003 et surtout, le premier album solo de ce dernier après 10 ans d'attente : "Crève coeur" qui lui a d'ailleurs valu une victoire de la musique. Bref, alors qu'Indo avait un peu enterré Taxi-Girl dans les 80's, le succès d'Indo permet indirectement à Darc de sortir de l'ombre...Les deux vétérans ne s'y sont d'ailleurs pas trompé puisqu'ils semblent avoir enterré une hache de guerre qui sévissait depuis 1983.
Voilà voilà...Ah oui, Daniel Darc sort le 20 novembre son nouvel album : "La taille de mon âme" et Indochine s'apprête à rééditer "Paradize" en 2012.

Blue Thunder a écrit:

D'après les sources autorisées (LOL), la cible des Inconnus était surtout le groupe Partenaire Particulier

Arf la honte c'est à eux que je pensais et j'ai confondu...

Punk is dead...