Reconnaître une barbie Disney, mode d'emploi

Un peu, c'est vrai ; un peu trop, même, peut-être. Ces poupées méritent sans doute un peu plus de clémence, et c'est peut-être que je suis de plus en plus exigent quant à la ressemblance des figurines et poupées mannequins au personnage original. Quand je vois ce que Hasbro fait des malheureux Thor, Captain America, Iron Man et autres (je parle de ces affreuses figurines grand format), je me dis que les produits bâclés (car là, c'en est de façon flagrante) ne font plus peur aux créateurs. C'est peut-être trop sévère d'appliquer le même qualificatif à ces poupées qui s'en sortent globalement mieux. Mais enfin, sur certains personnages, il était tout de même possible de faire plus beau et, surtout, plus fidèle, non ?

Quant aux contes... sujet vaste et complexe. Là où il y a édulcoration, c'est précisément au moment où le texte - qui n'est pas nécessairement écrit pour des enfants, loin s'en faut - se trouve adressé à des enfants. Tu cites Perrault, et tu as raison de le citer : même s'il s'est occupé de pédagogie, et même si une partie de son œuvre vise à amuser un enfant de dix ans, l'écriture de ses contes répond très souvent à un principe parodique et burlesque qui les classe dans un tout autre registre. Ce qui est remarquable dans son œuvre de conteur, c'est "cette atmosphère de joyeux irrespect" dont parle Marc Soriano dans son Introduction aux Contes de Perrault (Paris, GF-Gallimard, 1989, rééd. 1991).
Perrault, en outre, écrit à une époque où le conte est à la mode, et les siens, qui ne sont ni ceux de Mme d'Aulnoy, ni ceux de Mme Leprince de Beaumont, ne sont pas ce qu'on appelle une littérature enfantine. Forcément, lorsqu'on les adapte dans des livres de jeunesse ou en dessin animé, on adoucit, on transforme... D'où ce loup qui, depuis les gravures anciennes, a gagné une toute nouvelle apparence, moins cruelle, voire même sympathique. Les illustrations que tu publies le montrent bien, et je te remercie de les présenter parce qu'elles sont vraiment belles, intéressantes et instructives. Mais les contes ne sont pas seuls à avoir connu ce traitement. Des romans ont trouvé chez Disney un traitement complètement déformant pour toucher un public très jeune. De Notre-Dame de Paris au Bossu de Notre-Dame, les personnages s’affadissent (à mon sens) et le dénouement de l'histoire est réécrit de la manière la plus convenue et la plus imbécile qui soit, au nom du sacro-saint happy ending... Je ne veux pas paraître dur à nouveau, donc je n'irai pas plus loin - également pour ne pas dénaturer plus longtemps ce topic où Kazu nous apprend des choses vraiment intéressantes